Pour commencer, je suis née dans la région d’Unys, dans une grande ville nommée Volucité. J’ai eu la « chance » de vivre avec mes deux parents. Je n’avais pas forcément de bonnes relations avec eux… Ils s’engueulaient beaucoup entre eux à vrai dire. Nous n’étions pas forcément très riches, puisque mes parents avaient du mal à garder un boulot… Pour je ne sais qu’elle raison. A vrai dire, ils ont même installés une mauvaise réputation dans le quartier. Le nom « Asly » était surtout le sujet de discussions fâcheuses. Mes parents s’occupaient surtout d’eux, du coup j’étais un peu seule… Enfin, presque seule. J’ai eu la chance d’avoir un frère. Un grand frère, nommé Oren. Pendant que mes parents se disputaient, lui, il était là et s’occupait de moi. Au final, comment dire… C’était surtout moi qui l’embêtais. De loin on aurait dit que c’était moi la grande sœur. Après tout, nous n’avons qu’une seule année d’écart ! Mais malgré les apparences… C’était lui qui prenait soin de moi, pas l’inverse. De plus, on se ressemblait comme deux gouttes d’eau ! Même couleur de cheveux, même forme du visage… On aurait presque dit des faux jumeaux. Mais non, encore une fois, Oren était le grand frère protecteur. Et moi, la petite sœur naïve… Trop naïve. Peu de temps après, j’ai connu une autre jeune fille de mon âge. Elle s’appelait… Reine. En tout cas c’est comme ça que je l’appelais. Elle a aussi connue Oren et nous nous amusons souvent tous ensemble. Nous n’étions que des enfants, mais un rien nous amusait. Je suis restée très proche d’elle à vrai dire. Nous nous imaginons dresseurs, plus grands. On parlait souvent d’avoir des pokémons en commun aussi. On s’est donné l’objectif de donner certains noms à nos pokemons, à vrai dire. Dans tous les cas, on gardait contact. Et j’ai bien fais de dire ça. Un jour, elle est partie. Et depuis, je ne l’ai plus jamais revue.




Vint l’adolescence. Ah oui, le collège. Eh bien, par où commencer… Je n’avais que très peu d’amis. A vrai dire, je n’en avais même pas un. Enfin, il y avait toujours mon frère. Oui, Oren était toujours là malgré tout. Et ô Arceus, comme je l’enviais. D’être aussi doux, aussi gentil. Tout le monde l’appréciait. Et il y avait de quoi ! C’était quelqu’un d’exemplaire. J’étais jalouse de lui. J’avais peur qu’il me remplace un jour, par quelqu’un d’autre… N’importe qui ! Mais j’ai rapidement oublié cette pensée. Oren était ma seule véritable famille, qui me protégeait devant Papa et Maman, qui restait toujours avec moi. J’avais l’impression d’être un fardeau pour lui, surtout qu’il pouvait rester avec ses amis plutôt que de venir me voir dans la cours. Mais non. Il me faisait passer pour la plus importante. Et moi aussi, je le faisais passer pour le plus important. Mais malgré sa présence… Malgré tout ça… Je me sentais toujours un peu seule, au fond de moi. Aussi, je n’étais pas forcément quelqu’un d’appréciable. Je reniais le monde entier, car j’avais peur qu’ils fassent… qu’ils soient comme mes parents. Tout aussi… détestables. Donc c’est moi qui passais pour la personne détestable. Mais ils ne savaient pas ce que je vivais. Ce qu’on vivait. Donc, j’avais l’impression d’être seule… Malgré moi. C’est là, que je l’ai rencontrée. Elle. Katie. Ce n’était qu’une Chacripan, à l’époque. Elle avait l’air d’avoir faim. Très faim, même. Ses couleurs inhabituelles… Je les ai trouvées magnifiques. Dès que je l’ai regardée, j’ai su qu’elle, je ne devais pas la repousser. Mais plutôt l’accepter, et l’aider. J’ai suivi mon frère et j’ai fait comme lui. De toute façon il me disait toujours « Fais de tes rêves une réalité » ou encore « Souhaite et rêve ». Avant, je ne savais pas vraiment ce que ça voulait signifier mais à ce moment-là, j’ai su. Mon rêve était d’être comme lui, et de le suivre… Et j’ai réussi à faire de mes rêves une réalité. J’ai souhaité, au plus profond de moi, et désormais Katie est en vie. Elle m’avait comblée. J’étais plus heureuse, malgré les pots cassés et les pleurs à la maison. Quand j’étais avec eux deux, tout allait mieux. Mais seulement… J’ai parlé trop vite.




Je voyais souvent Katie tousser. En tout cas, pas en forme… elle semblait vraiment fatiguée, souvent fatiguée. Oren s’occupait d’elle jour et nuit à vrai dire. Et je ne l’ai pas vu venir. Non, je n’ai pas vu cette terrible chose arriver. Ce malheur qui a causé ma perte… J’avais désormais 17 ans et je me souviens d’une grande boîte, faite de bois. Il pleuvait ce jour-là. Ils avaient mis une musique dans ma tête, qui représentait malheureusement très bien cette solitude. La boite était tout près des fleurs. Des fleurs mauves. Tout était arrivé si vite… pourtant je posais souvent des fleurs sur la table à côté. Mais j’avais l’odeur dérangeante de cet endroit toute la journée. J’étais restée à ses côtés, le plus de temps possible. On m’a dit que ce n’était pas de ma faute, que de toute façon ça devait arriver, qu’il valait mieux accélérer les choses pour ne pas que je souffre. Je détestais voir ces draps si blancs, si… Détestables. Et pourtant je ne sais pas comment cela s’est produit. Je me suis retrouvée seule. Terriblement seule, maintenant que le ciel l’a emmené. Oh oui j’étais mal. Très mal. Papa et Maman m’ont tellement… Engueulée. D’être irresponsable, de ne pas avoir fait assez attention, parce que j’étais avec cette personne nuit et jour, je riais avec, je m’amusais avec, je faisais tout avec. Pour eux, c’était de ma faute. Et maintenant, je suis seule. On avait appris sa maladie trop tard… J’ai pleuré tellement de fois dans les bras d’Oren. Mais c’était inévitable. Incurable. Une certaine maladie qui touchait ses pauvres muscles. On ne se doutait de rien… et désormais je suis seule, nuit et jour. Je ne peux compter que sur une personne, une seule personne qui croit en moi et qui ne pense pas que c’est de ma faute. C’est Katie, qui d’ailleurs a été guérie de son rhume. Grâce à Oren, qui est désormais enterré dans une grande boite en bois.




Papa et Maman ? Ils n’ont pas changé. Sauf que cette fois je suis aussi passée pour meurtrière. Et oui selon eux je l’ai tué. Mais Katie ? Elle était là pour moi. Nous n’étions que toutes les deux. Je voulais avoir un avenir avant ce tragique évènement. Oren me disait « Je vais devenir éleveur de pokémon.  Je le souhaite et je vais faire de mon rêve une réalité ». Il m’en parlait souvent. Je lui répondais souvent que moi, mon simple souhait était de le suivre et rester à ses côtés. J’ai donc fais des études pour devenir éleveuse de pokémons, mais … J’ai échoué. Je ne pouvais pas faire ça sans lui. La vie était… Horrible, à la maison. Il… me manquait. Beaucoup trop… Je voulais le rejoindre. Le suivre, c’était mon rêve. Oui, mon rêve, c’était la mort. Alors je me suis enfuie de la maison. Katie m’a suivie et... Une voiture a roulé trop vite. Katie a failli y passer. Mais non. Non. Je l’en ai empêché. Elle n’allait pas me suivre. J’ai pris la voiture à sa place et je me suis fait projetée… Avant de tomber. J’ai cru y passer. Je VOULAIS y passer. Je voulais… je voulais rejoindre Oren. La vie est tellement… triste sans lui. Mais pourtant quelque chose m’a retenu. Je me suis réveillée dans un lit. Dans un hôpital, encore. Encore ces foutus hôpitaux… Katie était à mes côtés. Comme toujours. Et elle avait changé. Elle avait… évolué. Les médecins m’ont racontés qu’elle m’a amenée jusqu’ici et qu’elle ne m’a pas lâchée d’une seconde. Selon eux, j’ai failli y passer. J’étais un « miracle ». Et pourtant, j’avais tout de même des côtes cassées. Je n’en suis pas sortie indemne. Mes parents ? Ils sont venus me voir… rarement. Ils espéraient peut être me voir morte, mais non. Je vivais un enfer, oui. Mais je ne pouvais abandonner Katie. Car c’est elle, qui me retient à ce monde.




Finalement, j’ai encore grandis. Je me suis au passage, changée les cheveux en bleus. De quoi changer, une sorte de renouveau. J’ai rencontré un Reptincel et un Roucool. Je leurs ai donné des noms : Bro, et Terminator. Ça peut être ridicule mais je l’ai promis à Reine. Je suis partie d’Unys pour venir m’installer dans la région d’Oniria. Mes parents m’ont traité de meurtrière si longtemps, alors, j’en suis devenue une. Je suis devenue celle qu’ils voulaient que je sois. A force de me le répeter, il fallait bien que j’agisse ? Alors voici mon futur. Qu’ils soient fiers de moi, maintenant. Parce qu’ils ne l’ont jamais été. C’est le seul moyen que j’ai pu envisager, devenir un monstre, essayé de prouver ma valeur. Voler pour avoir un peu d’argent, tuer si ça déroule mal. C’est  le seul moyen pour moi de survivre. Je n’ai plus aucun rêve, je suis juste… Perdue. Tuer n’a jamais été mon but mais c’était surtout pour me protéger… En cas de danger. Finalement j’ai réussi à sourire un peu plus quand rencontré un Ptyranidur. Je l’ai nommé Red. Et ces quatre-là… ils restent jours et nuit à mes côtés. Ce sont les seuls à me redonner un peu le sourire. Et malgré tout, je suis seule. Encore. Toujours. Nous vivons dans un endroit pas très riche mais nous avons le nécessaire. Je me suis endurcie et désormais je peux passer pour agressive ou solitaire. Et surtout pour un monstre. Oui, effectivement, je suis un monstre, et mes pokémons me forcent à prouver le contraire. Mais personne ne peux le nier, je mérite juste de mourir. Mais je veux mourir avec style. Pas inutilement. Je sers ma propre cause, je suis devenue comme tel car je n’ai vu que cette solution. Il m'arrive souvent de me maudire, de me faire du mal. Mais je ne le montre pas. Non, regardez-moi tous. Je suis un monstre. Et rien d’autre à vos yeux. Ils ne savent pas à quel point je suis perdue sans Oren. C’était le seul. Le seul que j’aimais vraiment, le seul qui me voyait pour quelqu’un de... bien ? Il croyait en moi et moi, au final ? Je vole des maisons je tue des gens en cas extrême… Non. Je suis un monstre. Mais j’ai besoin d’en être un pour survivre. Je ne suis qu’une illusion. Les rêves ? J’en ai. Mais ce ne sont que des rêves. Ce ne sont pas des réalités. Je vole et je tue, car c’est ma nature. Je dois vivre comme tel... Car je suis obligée. Je soupire, près de mon balcon, à mon appartement, j’observe le ciel étoilé. Et j’ai l’impression d’entendre sa voix, qui m’appelle. Cette voix... Si… Apaisante.
« Hope. »
Je ris. Le vent souffle sur mon visage. Il a emporté des larmes.
« … and dreams. »