Silvadi avait traversé de nombreux endroits avant de se retrouver où elle était à présent. Elle cherchait activement les humains qui semblaient s’intéresser aux tiges de métal qui sapaient jour après jour ses pouvoirs de Pokémon. Et justement, pour une fois, la chance avait tournée. Elle avait vu de ses yeux de chimère un homme vêtu d’un costume tout à fait ridicule. Ce dernier avait donc un costume rouge des plus absurdes et la supposée femelle se demandait même comme cela était possible. C’était une sacrée faute de goût d’après la bête, et elle s’étonna d’avoir autant de réflexion pour penser comme un de ces êtres qu’elle détestait tant. Ces expériences avaient tout de même eu du bon pour cette chimère… Elle résonnait quelque fois comme un être humain.

Elle avait donc suivit l’homme et l’avait ensuite attaqué lorsqu’il l’avait mené ici sans s’en rendre compte. La Silvallié avait bondit avec fureur sur le malheureux mais n’avait pas porté de coup mortel. Le Pokémon l’avait simplement mit hors d’état de nuire pour le moment grâce à son attaque surprise. Un bon coup de tête et l’humain sombrait dans les vapes. La Silvallié pouvait ensuite s’approcher sans risque du bâtiment, néanmoins, la femelle de type Normal restait sur ses gardes. Elle observait les alentours sans un bruit et sans bouger. Silvadi ne savait encore pas quoi faire par ici. Il n’y avait pas l’ombre d’un poteau de métal que les humains utilisaient pour neutraliser les pouvoirs de ses congénères et d’elle-même. Pas l’ombre d’un autre Pokémon également. La nuit, il fallait croire que les visites étaient rares… Mais finalement, la Silvallié n’eut pas longtemps à attendre car elle entendit derrière elle un vacarme sans nom.

La belle bête ne se retourna pas dans un premier temps. Elle tournait simplement l’un de ses yeux vers l’arrière pour voir ce qu’il se passait. Il y avait finalement un autre Pokémon. Ce dernier était un Tauros, la femelle en avait affronté plus d’un au laboratoire. Ces monstres-là étaient des coriaces, ils frappaient avec hargne et force. Mais Silvadi ne le craignait pas, elle ne craignait personne. Elle avait ses propres limites et ce taureau anormal n’en faisait pas parti. Il avait des muscles saillants, encore plus que la normale. Il était également bien plus grand que les autres individus de son espèce, il était même plus grand que la Silvallié ! Cependant, cela n’était pas suffisant pour impressionner cette dernière. Elle savait combattre et n’hésiterai pas à le faire si le Tauros s’avérait être un ennemi…

Puis contre toute attente, il se présenta. Apparemment, ces deux-là s’étaient rencontrés ce qui voulait dire… Que le type Normal était issu du même endroit que Silvadi. Il confirma ensuite les doutes, il venait bien du laboratoire de cet humain fou furieux. Ce sauvage s’adressait d’une façon bien étrange à la chimère, il ne savait certainement pas ce dont elle pouvait être capable. Mais la type Normal ne savait pas non plus ce dont il était capable. Son excès de confiance pourrait même lui être fatal… Aussi, elle choisit de répondre calmement au taureau en colère.

« Mon nom est Silvadi. J’ai affronté beaucoup d’individus de ton espèce là d’où je viens. Mais je suppose que si tu me reconnais, ce n’est pas pour rien. Tu ne devrais pas prendre la mouche pour si peu… Les piqures t’ont frappé la tête Tauros. »

Elle n’aimait vraiment pas l’attitude de Torrak mais la vie était ainsi faite. Cependant, la chimère blanche et noire n’avait pas l’intention de se laisser intimider. Elle se tourna donc pour faire face au mâle et releva la tête avec un air de défi sur le visage.

« Si je suis ici, c’est bel et bien pour causer des problèmes à ces pathétiques humains. Je ne sais pas ce que tu penses mais je ne suis pas là pour les aider… »

Suite à cela, Silvadi alla chercher le corps de l’homme assommé. Elle attrapa le tissu dans sa gueule et le tira pour que Torrak puisse le voir.

« Tu vois ? »

Puis la femelle replaça sa preuve dans les buissons afin de ne pas alerter les autres êtres humains. Elle retourna ensuite la situation.

« C’est plutôt à moi de te demander ce que tu fais ici puisque c’est toi qui m’as suivi. Qu’attend-tu de moi ? De l’aide ? »

La chimère avait la balle dans son camp désormais.

La femelle attendait une réponde de la part du Tauros, même si de toute évidence, ce dernier ne semblait pas capable d’une grande réflexion. A vrai dire, beaucoup de Pokémon avaient du mal à aligner des mots, même dans leur propre langage. D’autres avaient des soucis pour exprimer leur point de vue, leurs sentiments… Le Pokémon qui faisait face à la chimère n’était pas si différent de tous les idiots qu’elle avait croisés. Mais il y avait quelque chose en plus avec celui-là, il était vraiment idiot. Mais Silvadi devait bien reconnaitre qu’il s’agissait de la faute des Hommes cette fois.

Enfin, avec son air hautain, la femelle jaugeait son potentiel adversaire. Le Tauros nommé Torrak était toujours instable, ne sachant surement pas comment il pouvait catalyser son énorme puissance. Cela se voyait très bien. Ses muscles bandaient tous seuls, son corps était crispé, ne se permettant aucun repos. La chimère pouvait également voir les veines du Pokémon, saillantes et qui semblaient vouloir s’échapper de la peau de leur propriétaire. Si Silvadi était capable de pitié, elle aurait peut-être eu un pincement au cœur pour son congénère. Malheureusement la création humaine avait l’esprit encore glacial et sa compassion était égale à zéro avec une virgule, certainement. Pas un zéro absolu mais presque.

Puis le Tauros, impatient, se mit à fumer des naseaux. Le Pokémon Multigénome en avait déjà assez de ce comportement idiot, néanmoins, elle se garda bien de dire quoi que ce soit. D’autant plus que le bovin tout en muscle se décida à parler. Ainsi, ce mâle avait besoin de l’aide de Silvadi, bien qu’il fût déterminé à écraser les Hommes. La chimère monochrome failli lâcher un rire de moquerie lorsqu’elle entendit cela. Qu’est-ce qu’il croyait celui-là ? Avec ses manières et son impatience, ainsi que sa bêtise, la femelle n’avait aucune envie de faire équipe avec lui. Et pourtant, la Silvallié était à la recherche de compagnon pour avancer dans sa quête. Elle ne répondit donc pas, préférant continuer de jauger le Pokémon en face d’elle. Elle observa que Torrak avait une furieuse envie de piétiner l’homme qu’elle venait de mettre K.O. La chimère espérait sincèrement que cet idiot de bovin n’allait pas faire l’erreur de lui éclater la boîte crânienne, répandant ensuite des preuves de leur passage. Heureusement, l’animal ne fit rien de bête, étrangement.

A la place de cela le mâle posa une question tout à fait prévisible. Il n’avait pas la matière grise suffisante pour répondre à cette question lui-même après tout… Au contraire, Silvadi était impressionnée qu’il soit assez réfléchit pour poser la question plutôt que de poser son gros sabot sur la face du sbire. Mais encore une fois le type Normal menaça la guerrière qui commençait à fulminer discrètement. Personne sur cette planète n’avait le droit de lui donner des ordres ou d’exiger d’elle quelque chose. Finalement, alors que la chimère voulait répondre à la question, elle écarquilla les yeux en voyant une masse énorme fonçait droit vers le bâtiment. Le gros Tauros tomba à terre et se fracassa contre une porte. Silvadi aurait pu placer sa serre sur son visage si la situation était moins critique. Elle entra plutôt en alerte et banda les muscles de ses pattes arrières, prête à bondir pour échapper à un engin qui sert à enfermer les Pokémon, ou à un filer.

Cependant, rien ne se passa. Le silence retomba dans la nuit sombre.

Torrak se contenta de lui dire à quel point il était fort. Fort en bêtise, cela la femelle ne pouvait pas lui retirer ! Elle descendit donc de sa bute et arriva avec grâce et fierté près du corps affaissé du type Normal. Silvadi ne daigna même pas lui adresser un regard de son œil d’argent et répondit finalement à son homologue Pokémon :

« Je n’appelle pas cela de la force, mais de la bêtise cher… Confrère.
De plus, si je n’ai pas enlever la vie à cet homme, c’est bel et bien parce que je ne voulais pas laisser de preuve derrière nous. Son sang aurait alerter les autres. »

Puis sans prévenir la Silvallié frappa la tête du bovin puisqu’il était maintenant sur le sol et donc moins grand. Elle garda sa serre d’aigle verte sur la tête et approcha son visage mi organique mi métallique du visage du Tauros.

« Quant à toi… Tu risques de ruiner mes efforts de discrétion. Tu n’es qu’un imbécile. Heureusement pour toi, je sais que c’est la faute des humains mais quand même. Je ne peux pas faire équipe avec un être tel que toi. »

Elle se retira ensuite pour le laisser tranquille mais également pour prendre ses distances. En effet, malgré la confiance de la femelle, elle pouvait se prendre un coup de corne rapidement. Silvadi ne savait pas comment allait réagir Torrak après cela, elle n’avait pas été tendre. Elle risquait même de l’avoir énerver mais qu’importe.