Une autre journée de voyage venait de se terminer. Il existait un lieu, près de plage, à moins de cent mètres, se tenait une petite zone parsemée d’herbe. Faisant frontière avec le sable. Cette dune se situait un peu en hauteur et permettait d’éviter que la marée haute puisse l’atteindre. Pas un souffle de vent n’avait lieu cette nuit. Seul le bruit des vagues était audible. Parfois un cri de pokémon qui se barbotait dans la mer, mais sans plus. Si on se rapprochait de ce coin d’herbe bien moelleuse et confortable, on pouvait entendre le crépitement du bois qui se brise. Si on passe à ce que l’on pouvait voir, il y avait un petit tas de bois embrasé par les flammes. Et à côté de celui-ci se trouvait une femme, vêtue d’un simple pull noir avec un jean bleu foncé attaché au corps par des brettelles. Elle était assise tranquillement devant ce feu, faisant chauffer une confiture et grillant les baies qu’elle avait trouvées plus tôt dans la journée. Profitant de ce moment de calme, elle regardait les étoiles qui décoraient le ciel par milliers.  

C’était un moment de paix qui ne nécessitait pas forcément la réflexion ou le doute, c’était juste un de ces rares instants ou on ne pense à rien et qu’on se laisse aller. Tout en attendant patiemment sa nourriture. Les Pokémon d’Elveatia avaient déjà mangés et se reposaient dans leur pokéballs respectives. Sauf l’Altaria de la fille, Tingle, qui servait de dossier à sa dresseuse et qui la couvrait du froid avec ses plumes en coton. L’Exagide, lui, était planté au sol et ne bougeait pas, se faisant comme d’habitude passer pour une simple épée et bouclier.  

Il ne restait que deux trois heures de marche avant d’atteindre Chronocity, mais Elveatia préférait arriver dès le matin, à l’aube et à l’ouverture des bâtiments et magasins. Entrer dans une ville en pleine nuit ou qui ne s’est pas encore réveillée avait quelque chose de glauque et de triste pour la femme. Il était donc préférable d’attendre et de se reposer avant de reprendre la marche le lendemain. Après tout, elle n’était pas pressée.

Sa pokémontre affichait vingt-et-une heures, elle était comme une enfant de voir qu’on pouvait savoir l’heure avec un simple bracelet et que d’autres fonctionnalités toutes plus ou moins utiles étaient aussi incrustées dedans. Découvrant la technologie même après quelques semaines sur Onaria avait son petit effet, de la télé aux produits ménagers, tout était nouveau pour cette dresseuse. Tout sauf l’habilité à faire un feu de camp rapidement, survivre dans la nature et se débrouiller par soi-même. Comme si son corps réagissait instinctivement à tout ça. Même si elle ne l’avait jamais appris. Elle voulait se demander comment est-ce que son corps pouvait se souvenir de tous ces gestes. Mais, comme dit plus haut, la question n’était pas à l’ordre du jour. L’essentiel était de profiter du moment présent et attendre que tout soit cuit car le ventre de la dame commençait surtout à vouloir imiter le cri du Wailord affamé. Ce qui n’était pas vraiment gracieux et joli à l’écoute.  

Elle ne voulait pas que la soirée se termine maintenant, étant une femme active, elle espérait pouvoir voir un pokémon sauvage dans la mer ou une étoile filante. Le calme ambiant commençait à peser et, lorsqu’on est seul (le seul humain en tout cas), on s’imagine vite n’importe quoi  et l’esprit déborde d’imagination à ce moment là, pile quand il ne le faut pas. Se resserrant contre son Altaria, la femme commençait même à s’impatienter…