Elle avait dans son cœur quelque chose de pur [Kojou]

Messages : 22 Date d'inscription : 24/09/2017

Elle avait dans son cœur quelque chose de purELLE resserra les doigts sur sa robe, afin de la soulever légèrement. Elle avait toujours détesté devoir courir avec ce vêtement, elle ne l’aimait pas beaucoup d’ailleurs, mais rien ne pouvait lui faire contredire sa mère. Sa garde-robe était remplie de vêtements dits « féminins » et il n’y avait rien d’autre. Et sûrement pas des jeans ou des pantalons qu’Anna jugeait « de garçon ». Elle se contentait d’accepter ce qu’on lui imposait, sans jamais remettre en question un seul des ordres de sa génitrice. Elle en avait bien trop peur, et jamais personne ne lui avait appris à s’émanciper ou à se rebeller. C’était impensable pour elle, bien qu’au fond elle jalousait ses camarades qui contredisaient leurs parents. L n’aurait jamais le courage de faire ça. D’ailleurs, la jeune fille en tremblait rien que d’y penser.
Un flot d’images apaisantes traversa son esprit, et la bleue tourna la tête vers son Kirlia qui tentait de l’apaiser. Un sourire s’échangea entre les deux. ELLE n’était bien qu’avec ses Pokemon, et elle passa une main sur la tête du Psy afin de le remercier. Anakin, probablement grâce à ses capacités, mais aussi de leur proximité, ressentait très fortement les émotions de sa dresseuse, et détestait la voir triste. Il la soutenait ainsi depuis plusieurs années, et lui et le reste de l’équipe étaient la raison pour laquelle l’Onirienne tenait encore le coup.
Du haut de ses seize ans, sa vie n’était pas bien simple, mais elle-même ne semblait pas l’avoir réalisé. Elle se disait, qu’après tout, il y avait toujours pire, que d’autres gens, dans ce monde, vivaient une vie bien plus triste que la sienne et qu’elle n’avait pas à se plaindre. Elle ne le faisait jamais, préférant garder au fond d’elle sa tristesse et son désespoir, au lieu d’appeler au secours. C’est ainsi que personne ne connaissait la dure vie que sa mère lui menait, bien que ce prénom étrange fasse parfois tiquer, on n’imaginait pas toute la haine qu’Anna ressentait à l’égard de sa fille.

Celle qu’L n’avait jamais appelée « maman » ne s’en occupait tellement jamais qu’Elle se voyait accorder de nombreuses libertés, principalement au niveau de ses sorties. Elle n’avait aucun couvre-feu et sa génitrice ne vérifiait même pas où était sa fille à telle ou telle heure de la journée, lui ordonnant seulement de ne pas se blesser pour ne pas avoir à payer d’éventuels soins. ELLE ne devait pas non plus faire de bruits, et ses entrées et sorties s’effectuaient régulièrement par sa fenêtre, par l’escalier de secours qui la menait à la rue. Elle avait développé un certain talent pour l’agilité dont elle se rendait à peine compte d’ailleurs, à force d’aller et retour, et parvenait à ne jamais abîmer ou salir ses vêtements.
Cela dit, Elle passait le plus clair de son temps dans son dortoir de l’Institut. Se séparer de sa génitrice lui faisait le plus grand des biens, et elle se sentait bien mieux pendant les périodes scolaires. Elle redoutait toujours les week-ends quand elle devait rentrer, ainsi que le moment très attendu par les autres élèves mais sûrement pas par elle, des vacances.

Ce jour-là, l’apprentie dresseuse s’était faufilée hors de l’appartement d’Arc-En-Polis. Elle comptait bien prendre la journée pour s’éloigner le plus loin possible de cette ville qu’elle connaissait beaucoup trop. Ça ne faisait que quelques mois qu’elle osait explorer plus loin que les limites de la métropole, et ce même si elle avait vécu dans cette région toute sa vie. C’était probablement son inscription à l’Institut qui lui avait appris à oser se déplacer un peu comme ça lui chantait, comptons en plus de cela le fait qu’elle y avait été encouragée par ses Pokemon.
ELLE prit le bus qui l’emmenait jusqu’à Chronopolis. Elle avait dû se rendre ici une ou deux fois avec sa mère mais jamais bien plus souvent, et s’il y avait bien quelque chose qu’elle n’avait jamais vu, c’était le refuge pour Pokemon. La jeune fille était à chaque fois touchée quand elle voyait les annonces des Pokemon à adopter dans le journal local. Elle n’y venait pas faire cette démarche –elle n’avait pas consulté l’avis de sa mère- mais simplement visiter.

Ses yeux se posèrent pour la première fois sur la joyeuse bande de Pokemon qui se trouvaient ici. Elle en fut directement touchée et posa les mains sur son cœur avec un grand sourire sur le visage. Il ne lui fallut pas d’autre motivation pour se décider à entrer, bien que ce fut d’un pas timide qu’elle dépassa les deux grandes portes.

« Bon…bonjour… » fit-elle tout doucement, doutant qu’on l’ai entendue.
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